Le Bail Réel Solidaire : comment y être éligible et en profiter?

Le marché de l’immobilier est souvent perçu comme inaccessible pour bon nombre de ménages aux revenus modestes ou intermédiaires. Face à cette situation, le gouvernement a mis en place un dispositif innovant : le Bail Réel Solidaire (BRS). Mais quelles sont les conditions d’éligibilité et comment en tirer profit ? Cet article vous apporte toutes les réponses.

Qu’est-ce que le Bail Réel Solidaire (BRS) ?

Instauré par la loi Alur de 2014, le BRS est un outil juridique qui permet aux ménages d’accéder à la propriété sans pour autant acheter le terrain sur lequel se trouve leur logement. En effet, grâce à ce dispositif, les acquéreurs deviennent propriétaires du bâti tout en étant locataires du terrain auprès d’un organisme de foncier solidaire (OFS), généralement une collectivité locale ou une association. Le principal avantage du BRS réside dans la réduction du coût global de l’opération immobilière, puisque seule la construction est achetée.

Les conditions d’éligibilité au BRS

Pour bénéficier du BRS, plusieurs conditions doivent être remplies :

  • Ressources des ménages : Les acquéreurs doivent respecter un plafond de ressources fixé au niveau national. Ce plafond varie en fonction de la composition du ménage et de la localisation du logement. Il est généralement aligné sur les plafonds de ressources du dispositif d’accession sociale à la propriété (PAS).
  • Caractéristiques du logement : Le BRS concerne uniquement les logements neufs ou en état futur d’achèvement, situés dans des zones tendues où la demande de logements est supérieure à l’offre. Le but étant de favoriser le développement d’une offre immobilière abordable.
  • Occupation du logement : Le bien acquis doit être destiné à l’occupation principale des acquéreurs, qui ne peuvent pas le louer ou le vendre pendant une période minimale fixée par l’OFS, généralement entre 5 et 15 ans.

Les avantages du BRS pour les acquéreurs

Le BRS présente plusieurs atouts pour les ménages éligibles :

  • Réduction du coût d’acquisition : Grâce au BRS, le prix d’achat du logement peut être réduit jusqu’à 40% par rapport au marché immobilier classique. Cette économie permet aux ménages modestes et intermédiaires d’accéder à la propriété plus facilement.
  • Mutualisation des coûts : En adhérant à un OFS, les acquéreurs mutualisent leurs charges foncières avec les autres membres de l’organisme, ce qui permet de réduire encore davantage le coût global de l’opération immobilière.
  • Accès facilité au crédit : Les banques sont généralement plus enclines à accorder un prêt immobilier aux ménages éligibles au BRS, car le dispositif sécurise leur investissement en garantissant la pérennité du logement et en évitant les phénomènes de spéculation.

Les limites du BRS

Malgré ses avantages indéniables, le BRS présente également quelques inconvénients :

  • La revente du bien : Si les acquéreurs souhaitent revendre leur logement, ils doivent respecter certaines conditions. En effet, la revente est soumise à l’agrément de l’OFS et doit être réalisée à un prix inférieur au marché, afin de garantir la vocation sociale du logement et de préserver sa pérennité.
  • L’entretien du bien : Les propriétaires sont responsables de l’entretien de leur logement et des charges liées à son occupation (taxe foncière, assurances, etc.), mais ils ne sont pas tenus d’assumer les coûts liés à la gestion du terrain.

Ainsi, le Bail Réel Solidaire constitue une solution innovante permettant aux ménages modestes et intermédiaires d’accéder plus facilement à la propriété dans des zones tendues. Pour être éligible à ce dispositif, il est essentiel de respecter les conditions d’accès et d’en mesurer les avantages et les limites. Il s’agit d’une opportunité à saisir pour les ménages en quête d’un logement abordable.